J’ai faim. L’heure du repas est bien entamée et je suis coincée dehors cela fait quelques minutes de cela. Ma journée était longue et épuisante. La pêche aux infos n’a pas été aussi fluctueuse que j’aurais voulu, mais tout de même, je crois avoir avancé un peu. Je notais tout dans mes notes avant de rentrer dans ma maison de poupée et de rentabiliser les informations que j’ai. Sauf que, je suis embêtée. Pourquoi donc ? Cela fait quelques temps que l’impression de me faire suivre ne cesse d’accroitre. Je regarde souvent par derrière ou bien je me dépêche de rentrer. Cette fois, je n’ai pas pu. Après avoir sorti de l’autobus près de chez mon “amoureux”, j’entendais des pas derrière moi, qui avançait plutôt rapidement. Sur le coup, j’empresse le pas, mais je me suis dite que c’était normal qui a du monde aux alentours puisque nous n’étions pas la nuit, mais bien une soirée bien entamée. J’ose un léger regard par derrière, remarquant un homme avec une casquette sur la tête non loin de moi. Me disant que ce n’était qu’un passant, rien de plus, mais j’aurai dû suivre mon intuition.
Tournant dans la rue de l’appartement dont je me tape l’incruste depuis quelques temps, on me saisit par le bras afin de me plaquer contre le mur. Cet homme mystérieux au couvre-chef est là, devant moi. Me toise du regard, cela ne me dit rien qui vaille. Vous savez que je ne me laisse jamais faire dans de telle situation ? Au contraire, je n’ai pas froid aux yeux. Je replace même sa veste et sa casquette en attendant patiemment qu’il jure après moi, m’insulte ou quoique ce soit. Je ne sais pas si la tension semble se calmer ou encore s’intensifie. Je sais néanmoins qu’on me saisit la main avant de l’apporter à ses lèvres. M’embrassant les jointures de mes doigts, tout en ne me lâchant pas du regard. Je le regarde attentivement afin qu’il n’est pas plus loin puisqu’il ne m’intéresse pas du tout et que son geste ne m’allume pas. Je ne suis pas d’humeur à charmer cet individu, j’ai très faim et encore, je veux retrouver les bras de l’homme qui m’attend - ou pas – dans l’appartement qui se trouve à quelques pas de moi. Puis, le silence se casse. Me chuchotant que si j’avais besoin d’informations ou encore de ses services, je saurai où le trouver. « Connais-tu un certain Han Joon ? » demandais-je avec curiosité alors que le contact de cet individu s’amplifie de plus en plus. Me répondant que non, je reprends brusquement mes mains et le repousse. « Alors, tu ne m’es plus utile. » soupirais-je avant de le pousser afin qu’on me donne une bonne espace. Et sous sa stupéfaction, je lui fais signe aurevoir de mes doigts avant de rentrer dans l’immeuble et aller dans l’appartement de celui que je voudrais davantage être dans ses bras.
Ce n’est pas dangereux de ma part de donner un sacré vent ? Malheureusement oui, mais j’ai conscience que j’ai davantage d’ennemi que d’amis qui m’entourent. Cela dit, j’essaie la plupart du temps de disparaître de leur vue en sortant mes petites ailes de papillon afin de ne plus les revoir. Ou bien, je porte souvent une perruque afin de cacher mon identité. Cette fois, cet homme que j’ai connu en commençant mes recherches sur mon père. Disons qu’il ne lâche pas le morceau quand il s’agit de moi. Cela fait tant d’année qui tente de m’accrocher à son hameçon, mais s’il savait qu’on m’a harponné plus solidement. Ceci dit, entrant dans l’appartement, je finis par faire un gros soupire avant de dire plus fort : « Tokki, je suis entrée ! Tu as mangé ?» demandais-je alors que je retire ce que j’ai dans les pieds et me dirige vers la cuisine pour me/nous préparer un repas. « Désolée pour le retard, mais on m’a retenu plus longtemps que prévu. » D’ailleurs, il ne faut pas que j’oublie de cacher mes notes dans ma maison de poupée pour que personne ne lise. Je vais me laver les mains et aller cacher dans l’immédiat pour ne pas que Tao – s'il est là - qu’il met la main sur mon bloc-note.
Avoir un moment tendre avec la personne aimée est toujours exceptionnelle. Un instant de quelques minutes qui est le meilleur qui puisse exister. Même si nos câlins comme celui-ci sont nombreux, chacun possède un petit quelque chose afin de rendre cela unique. C’est toujours comme cela avec Tao et c’est une des raisons qui me laisse rester auprès de lui. J’espère que les raisons valent également pour lui. Si je n’étais pas aussi bonne, pas aussi belle, un nombre incalculable de défaut qui lui permettrait d’être dégoûté, je crains que je ne sois pas là actuellement. En train de le chevaucher, nous donnant à tous les deux du plaisir afin de nous monter au septième ciel. Le regard du Thaïlandais est séduisant, alléchant, excitant. Peu importe ce que nous faisons, l’émotion qui vient de ses yeux me laisse littéralement sans voix à chaque fois. Encore plus durant l’augmentation de la cadence et cela, avec son aide. Ses mains sur ses hanches, me caressant doucement, me procurent un petit frisson qui me parcourt entièrement l’épiderme. Et oui, ça ne fut pas très long que j’atteigne un tout autre niveau. Après tout, avec tout le moment d’excitation qu’on a eu quelques minutes auparavant, disons qu’il ne me restait pas long feu avant d’atteindre l’apogée. Tout comme maintenant, tout comme en me laissant tomber sur le torse adoré de mon Tokki.
Cependant, on n’a pas fini. Je n’ai pas entendu grogner ni senti quoique ce soit venant de sa part. Je commence à me poser des questions alors que je tente de reprendre mon souffle pour aller chercher son regard. Lui volant ses lèvres, lui caressant la joue, c’est à cet instant que j’ouvre ma bouche dont j’ai su qu’il allait prendre la relève. Ah ? Je souris avant de me dégager de lui et de m’installer à ses côtés. Tout comme lui quand il embarque par-dessus moi et s’introduit à nouveau. Ses lèvres se scellent avec les miennes dans un langoureux baiser. C’est si sensible et pourtant il fait exprès d’aller lent. Mes bras se nouent autour de son cou, les doigts dans ses cheveux, Mes jambes lui laissent le total accès avant qu’il puisse prendre ses aises et il ne se fait pas prier. On dit que durant un spectacle de feu d’artifice, il n’a presque jamais de rappel. Il y a une finale et c’est tout, tout le monde rentre chez soi. Sauf dans ce cas-ci. Un feu d’artifice éclate dans le ciel exprimant que le plaisir prend le dessus et monte dangereusement. Rapidement, la 2e finale des feux éclatent dans le ciel. Il y avait des couleurs et des explosions gigantesques. Comment ne pas apprécier ce genre de moment ? Et cela équivaut à Tao.
Fermant les yeux en tentant de reprendre difficilement mon souffle. Ma chaleur corporelle descend tranquillement et doucement j’ouvre les yeux pour aller regarder le beau visage de mon homme. Souriant à sa main virile sur ma joue – dont je mordille en chemin – avant de me tourner vers ses lèvres. Si douce, si délicieuse. « Je préfère ça, mais je sais que tu es déçu de ne pas faire la vaisselle. C’est ton activité préférée. » rigolais-je avant de continuer. « Tu aurais voulu qu’on saute directement sur cela ou prendre le bon repas ? » Le connaissant, il aurait sauté afin d’être gourmand autrement. Le coquin. « C’était exquis comme toutes les fois mon tokki. » fis-je en me blottissant contre lui.