Déménagement botanique dans le couloir du bâtiment B

déménagement botanique

Tu sais que les gens te dévisagent, mais tu n'en as que faire, tu es bien trop heureuse. La raison de l'immense sourire qui ourle tes lèvres ? Le pot de Etlingera elatior dans tes bras, plus communément connu sous le nom de rose de porcelaine. C'est une fleur que tu adores, tu la trouves tout simplement sublime et tu es ravie d'avoir réussi à t'en procurer quelques pieds. Seulement voilà, ce n'est pas tout à fait le genre de fleur que tu peux garder dans ton appartement, la température et l'humidité ne sont pas les bons (encore heureux, sinon bonjour la moisissure sur les murs), alors tu as gentiment demandé la permission de placer ton plant dans la serre de l'université, pour pouvoir t'en occuper et l'analyser comme tu le souhaites. Et ils ont accepté, raison pour laquelle tu es aujourd'hui au beau milieu du couloir, l'énorme pot dans les bras, la tête appuyée contre les tiges. Le pot est trop petit pour le nombre de pieds, et donc on a l'impression que tu trimballes un énorme buisson vert et rose, presque artificiel. Il faut dire que c'est une plante très particulière, si "parfaite" que souvent on pense de prime abord qu'elle est en plastique. Et non, en fait. La perfection faite plante.

Mais voilà, problème : la plante est immense, les cours viennent de finir, et le couloir est étrangement étroit pour une université de cette taille. Résultat, tu bloques pas mal le passage, comme tu avances lentement en raison du poids. Et forcément ça fait râler les gens, mais tu n'en as cure, tellement tu es radieuse avec ton pot dans les bras. Ce n'est pas de ta faute s'ils ne comprennent pas la beauté de cette magnifique plante. Mais c'est lourd et la mauvaise humeur ambiante te fait lever les yeux au ciel. Une petite alcôve dans le couloir te permet de poser ton précieux chargement sur le sol, tandis que tu t'installes à côté, les bras croisés sur les genoux. Tu as les bras en compote, mais la serre n'est plus très loin. Ils auraient pu t'aider au lieu de râler comme ça pour te faire te sentir coupable... Laissant échapper un soupir, tu joues avec l'ourlet de ta jupe, attendant que le monde disparaisse du couloir. Par habitude, tes doigts glissent sur la terre, alors que tu repousses les petits amas qui ont tenté de s'échapper pendant ta marche, le terreau n'ayant pas été compacté puisque les plants ne resteront pas dans le pot. La magie fourmille faiblement au bout de tes doigts alors que tu surveilles le taux d'humidité.

Tu sursautes presque en entendant une voix près de toi, perdue dans tes pensées tu n'avais pas entendu les bruits de pas, et la cacophonie ambiante n'aidait clairement pas. Relevant la tête, tu croises le regard doux d'une autre étudiante, tu suppose. « Bonjour, tu réponds pas automatisme. » Est-ce que tu la connais ? Tu te creuses un peu la tête. Tu n'es pas très physionomiste mais tu es quasiment certaine qu'elle ne fait pas partie de ton cursus de botanique. Elle te demande si tu as besoin d'aide et ton regard s'illumine. « C'est gentil, tu murmures, n'osant pas accepter son offre. Mais c'est lourd. Et sale. Je ne voudrais pas que tu te salisses... » Tu désignes les tâches de terre sur ta blouse.

Le monde dans le couloir commence à diminuer, tu vas bientôt pouvoir reprendre ta route. Tu te relèves, attrapant ton pot... mais tes bras sont au supplice. « La serre n'est plus très loin... si ça ne vous embête pas de m'aider... » Nerveuse, tu remets une mèche blanche derrière ton oreille. qu'est-ce qu'on fait quand on rencontre des gens qui vous aident, out of the blue ? On se présente ? Ah, tu n'es guère douée pour les relations sociales...

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Assise à côté de ta grosse plante rose tu attends patiemment que les étudiants quittent le couloir, gagnant leurs salles de cours et sortant du bâtiment.  Tu espères que l'adorable étudiante qui te propose son aide n'a pas un cours qui commence bientôt, parce que déplacer le pot jusqu'à la serre risque de prendre un peu de temps. La serre n'est plus très loin et et le poids sera partagé mais ça ne signifie pas pour autant que vous avancerez plus vite car il faudra que tu guides afin que l'un ou l'autre ne se prenne pas les pieds dans la serre ou dérape sur une dalle. Tu aurais été complètement seule, tu aurais pu sortir ta baguette de ton chignon pour transporter l'immense plante grâce à un tourbillon d'eau... malheureusement, ce n'est pas faisable, les sorcières sont mal vues et le surnaturel est loin d'être communément accepté par les non-surnaturels.

À ses mots tu hoches la tête et te relèves en époussetant un peu tes vêtements. À deux, vous soulevez le pot et tu te places naturellement à l'avant. Tu connais le chemin jusqu'à la serre par cœur, alors tu préfères laisser à l'autre étudiante la visibilité du chemin. « Ce sont des roses de porcelaine, tu réponds dans un murmure. Le parc botanique de Guadeloupe a gentiment accepté de m'en envoyer quelques pieds pour mes travaux. » Plus précisément, un gentil botaniste dont tu as fait la connaissance quand il est venu en stage six mois à l'université de Jeju pour étudier le flore locale. Vous avez gardé contact et c'est grâce à lui que tu as pu recevoir ces plants de rose exotique. Tu as vraiment hâte de t'atteler à l'analyse des fleurs. En consultant de vieux carnets d'avant ton accident t'ayant coûté la mémoire, tu est tombé sur des notes concernant diverses potions inachevées, dont une censée amoindrir la faim d'un vampire. Bien que n'ayant pas d'aide humaine sous la main pour le moment, tu as songé que faire des analyses plus poussées de nouveaux ingrédients ne pourrait pas faire de mal, et tes recherches t'ont dirigées vers les roses de porcelaines. Non seulement ces plantes sont magnifiques, mais en plus si elles pouvaient se montrer utile, ce serait juste parfait.

lentement mais sûrement, vous atteignez l'une des serres de l'université. Ce n'est pas la principale, où tous les plus beaux plants sont exposés, mais une petite que tout le monde oublie toujours, où sont entassés de nombreux plants rabougris ou quelque peu dangereux. « J'ai dégagé un emplacement dans le coin là-bas, tu réponds en désignant ledit coin d'un mouvement de tête. » Lentement, doucement, vous posez le pot à terre et tu t'étires, sentant tes bras fourbus par le poids de votre cargaison. Poliment, tu t'inclines devant elle pour la remercier. « Merci pour votre aide. Si vous le temps... et l'envie... est-ce que je peux vous offrir un café en remerciement ? » Tu tritures l'ourlet de ta blouse. Tu ne sais jamais trop comment remercier les gens, mais dans les livres et les séries c'est souvent ainsi qu'ils font : en offrant un boisson chaude dans un petit café cosy, ou quelque chose du genre. « Je dois juste d'abord replanter les pieds de rose... ça ira vite, je le promets. » Tu as déjà tout ton matériel à proximité. Nouant un tablier autour de tes hanches pour te protéger de la terre que tu vas inévitablement t'étaler dessus, tu tâtes du bout des doigts le terreau que tu as fraichement étalé dans les bacs surélevés où tu comptes installés tes précieux plants, vérifiant leur taux d'humidité. Mettre des gants pour jardiner ? Peuh, c'est pour les petites natures, ça.

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C'est probablement bizarre mais tu adores avoir les mains dans la terre, tu trouves que ça a un côté apaisant. C'est pourquoi tu n'es pas du tout dérangée par le fait de rempoter tes pieds de roses de porcelaine directement à l'aide de tes mains et d'une mini pelle,ans perdre de temps à chercher après des gants. Néanmoins, tu fais attention à ne pas te mettre de terre et de terreau humide sur les vêtements, enfin pas plus que tu n'en as déjà. Forcément, en déplaçant le pot seule tu as fini avec de jolies brunes mais comme la terre du pot était sèche, il te suffira de frotter un peu pour que ça parte, amen. « Ne t'inquiète pas j'ai presque fini. Puis je ne voudrais pas que tu te salisses... » Tu te retiens de chantonner à voix basse avec que tes mains aplatissent précautionneusement la terre autour des pieds de plantes. Tu relèves la tête, un grand sourire sur les lèvres alors qu'elle accepte d'aller boire un café avec toi juste après. C'est bien la moindre des choses que tu peux faire pour elle en remerciement de son aide. Seule, ça t'aurait pris bien longtemps encore avant d'arriver jusqu'à la serre, et tes bras seraient probablement engourdis, endoloris au possible.

Une fois satisfaite de ton travail, tu arroses délicatement les pieds. En temps normal, si tu avais été seule, tu aurais simplement dégainé ta baguette, mais on te l'a dit et répété de nombreuses fois : c'est dangereux de révéler ton statut de sorcière à des inconnus. Même tes amis l'ignorent, de fait.

Tu te laves rapidement les mains sous le petit jet d'eau du tuyau d'arrosage, faisant de ton mieux pour éliminer toute la terre coincée sous tes ongles. Certes tu n'es pas dérangée outre mesure par le fait d'avoir les doigts dans la terre, mais la saleté après coup c'est no way. « Oh, la cafétéria... très bonne idée ! » Tu en oublies souvent l'existence mais il est vrai que c'est assez bon et peu cher, bref le paradis des étudiants fauchés. Tu n'as pas ce soucis, ayant un petit job ainsi qu'une généreuse rente mensuelle de la part de ta mère adoptive qui en plus de ça paie gracieusement ton appartement et tes études.
Essuyant tes mains sur le tissu de ta jupe, tu finis par lui tendre délicatement la main, un doux sourire aux lèvres. « Je suis Ji Hye, j'étudie la botanique. » Une rapide introduction ne peut pas faire de mal. Tu caresses une dernière fois les épaisses pétales de l'étrange fleur, avant de guider l'étudiante hors de la serre, prenant le chemin de la cafétéria.

Arrivées à la cafétéria étonnamment calme, tu inspires avec délices les arômes de café et de nourriture. En même temps, l'après-midi touche à sa fin, ceux qui n'ont pas cours ont tendance à rentrer chez eux à cette heure-ci. « Oh, il reste des gâteaux ! » Tu as un amour du sucre qui fait souvent rire ton entourage. Immédiatement tu te penches vers l'assortiment, te tapotant la lèvre du bout des doigts, indécise... que choisir ? « Prend ce que tu veux, c'est moi qui offre ! » Au début tu étais partie pour te prendre une tasse de thé mais les gâteaux te faisant de l’œil, finalement tu partiras plutôt sur un café, ça se marie mieux. Après beaucoup d'hésitation, tu portes ton choix sur une tranche de gâteau au chocolat nappé de caramel ainsi qu'un café à la noisette, ton préféré. Il n'est pas donné mais qu'est-ce qu'il est bon...

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Honnêtement, tu serais bien restée quelques heures de plus dans la serre humide mais tu n'es pas certaine que ton aide aurait trouvé ça si amusant que ça. Peu de gens comprennent ton amour des plantes, le plaisir simple que tu as en te promenant dans les allées, laissant tes doigts effleurer les feuilles tandis que tu vérifies discrètement leur taux d'hydratation. Mais tu ne vas pas non plus te contenter d'un faible merci et de la laisser repartir comme ça, tu as été mieux élevée que ça.

Tu aimes bien la cafétéria en fin de journée, quand elle se vide des groupes bruyants et ne laisse que les studieux qui n'ont pas réussi à avoir une place à la bibliothèque... ou aiment trop étudier en grignotant un bout, ce qui est bien évidemment interdit au milieu des livres. Des miettes dans un ouvrage et votre bibliothécaire locale fera un ulcère. Puis personne n'aime utiliser un livre tâché de gras et auréolé de café.

Arrivées devant le choix quand même assez vaste de bouffe de la cafétéria, tu sais que tu vas mettre des heures à faire ton choix, indécise comme tu l'es. Eun Ae semble choisir plutôt rapidement et tu ne peux pas t'empêcher de regarder avec curiosité ce qu'elle prend. Crêpe coréenne et café caramel ? Oooh, ça semble divinement bon. Tu finis par poser une tranche de gâteau au chocolat et ton sempiternel café à la noisette sur ton plateau. Bien décidée à offrir à ta compagne de transport de pot de plante son goûter tardif, tu te fais tout de même planter à la caisse lorsqu'elle paie son gâteau. Tu ne protestes pas, parce que tu sais que ça ne servirait à rien et ne ferait que mettre une sorte de gêne entre vous, ce que tu ne veux pas. Tu es déjà suffisamment awkward comme ça au naturel, pas besoin d'en rajouter une couche. Néanmoins tu laisses échapper une petite moue.

À ses mots tu souris en hochant doucement la tête, le regard fixé sur ton plateau. Maladroite comme tu l'es, tu serais bien capable de trébucher sur du vide. « Pareil, tu réponds. J'ai toujours peur de prendre la place favorite de quelqu'un, ou de finir au milieu d'un groupe, d'être mal placée et de déranger... » Quelque peu soulagée par sa proposition, Eun Ae ayant l'air de mieux gérer ses pieds que toi, tu lui confies ton plateau alors qu'en échange elle te confie la lourde tâche de trouver une place. Après un regard à la salle, tu lui fis signe de te suivre jusqu'à une table avec banquette du côté des fenêtre, donnant vue sur le parc s'étalant à l'arrière du bâtiment. Tu aimes bien avoir vue sur la nature, même quand tu manges ou que tu révises, c'est ta petite manie à toi. « Enchantée Eun Ae ! » Tu n'as jamais réellement compris le principe des études de marketing, tout ce que tu en sais, ou penses en savoir, c'est que c'est de la vente. Ou quelque chose comme ça. « Oooh, une boutique de quoi ? » Tu adores les petites échoppes et si ça peut favoriser une forme de commerce local tu t'y rendras avec plaisir.

Un silence se forme, et ça ne te dérange pas le moins du monde alors que tu mâchonnes une bouchée de gâteau. Il est un poil trop industriel mais ça passe crème avec ton café, puis bon pour le prix tu ne vas pas te plaindre. Sa question te fait relever les yeux et tu mâches un peu plus vite pour pouvoir lui répondre. « Les plantes de l'île sont incroyables mais pour les recherches que je mène actuellement, je n'ai pas trouvé ce qu'il me fallait dans la flore locale... » Dans un vieux carnet de notes, tu as retrouvé des résultats de recherche concernant une potion pour apaiser la faim d'un vampire. Tu ne te souviens pas du tout avoir mené ces recherches donc tu supposes que cela fait partie de choses que tu as faites avant ton accident... intriguée devant l'échec flagrant de ces recherches, tu avais décidé de reprendre à zéro, et tu étais plutôt fière que tu avais fait des progrès. Même si tu étais frustrée de ne pas pouvoir tout faire toi-même, tu pouvais compter sur l'excellent assistant humain de ta mère adoptive, qui t'était d'une grande aide. « C'est une plante tropicale dont toutes les propriétés n'ont pas encore été découvertes, et je travaille activement à son analyse. » Tu te serais bien perdue dans plus d'explications techniques mais premièrement ça risquerait bien d'endormir l'étudiante, et tu n'es pas habituée à autant parler. Ta gorge est sèche, et tu camoufles un petit toussotement de désagrément sou une gorgée de café chaud. « J'adore les plantes locales, moi aussi... mais parfois il faut s'avouer vaincu et aller voir plus loin. » On ne peut pas toujours tout trouver localement, malheureusement.

Tu penches légèrement la tête sur le côté, curieuse. « Tu aimes les plantes de Jeju ? » Si c'est une petite main verte elle aussi, vous risquez de bien vous entendre toutes les deux.

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La discussion avec Eun Ae tourne presque immédiatement sur Jeju et ses ressources naturelles, une discussion qui s'annonce intéressante. Qui, aujourd'hui, dans la jeune génération que vous composez, s'intéresse encore à l'île pour ce qu'elle est et pour ce qu'elle a à offrir ? Oh, bien peu de monde mais tu fais partie de ces personnes fascinées par la biodiversité naturelle de votre jolie petite île. Oui, tu ne le caches pas, le reste de la Corée, le reste du monde te font saliver, tu rêves de visiter, déménager, découvrir, mais il y a encore tant de choses à découvrir ici que tes projets risquent d'être repoussés de quelques dizaines d'années encore. Sans parler du fait que toutes tes connaissances sont ici, ainsi que ta famille... et probablement tes souvenirs. Tu es un peu frileuse de t'éloigner de ceux qui t'ancrent dans la réalité, avec ta mémoire endommagée. « Une pharmacie traditionnelle ?! Oh j'adorerais voir ça ! » Il y a peut-être un peu trop d'excitation dans ta voix, mais tu n'y peux rien. Tu es une sorcière, les potions, les trucs tradis, tu connais et tu adores. Tu ne sais pas si sa grand-mère avait de réelles connaissances en la matière ou vendait ce qu'on appelle gentiment des "remèdes de bonne femme", mais tu n'en restes pas moins curieuse.

Tu lui lances un regard désolé quand elle continue. Oui, tu comprends... qui donc a encore foi en le pouvoir des plantes si ce n'est pas présenté sous forme de petite pilules blanches emballées par des entreprises pharmaceutiques ? « Oh... c'est dommage... » Mais tu peux comprendre que quand ça ne marche pas, bah, ça ne marche pas... « J'aurais aimé connaître cette boutique avant... » Tu avales une nouvelle bouchée de gâteau pour oublier ta déception passagère. Ah, qui sait si tu ne la connaissais pas, cette boutique... avant ton accident.

Tu fais la moue en apprenant que désormais l'étudiante vend des babioles, de bibelots pour touristes. Arf, il en faut bien, des échoppes comme ça, mais c'est... c'est triste ? Tu n'arrives pas à mettre des mots sur ce que tu ressens face à ça. Tu aurais préféré qu'elle se batte pour garder cette pharmacie. Oh, tu l'aurais rencontrée plus tôt, tu te serais fait un plaisir de la conseiller, étant plutôt calée en plantes et en médecine naturelle. Tu l'écoutes parler de la perte des traditions et d'un monde de plus en plus tourné vers l'extérieur. Tu es d'accord avec sa plainte et en même temps... « C'est inéluctable, tu commence doucement. On ne peut pas vivre éternellement dans nos traditions, même si elles sont magnifiques. Les gens ont tendance à jeter ce qui n'est plus essentiel mais seulement culturel, et c'est triste... » Tu souris doucement quand elle mentionne la magie de Jeju. Ah, si elle savait... devant elle se trouve une authentique sorcière. Enfin... incapable de faire des potions par elle-même et dépendante d'une baguette pour les sorts les plus mineurs, mais une authentique sorcière tout de même. Qui a sa baguette magique coincée dans le chignon pour faire tenir les mèches blondes. « Si magique... tu répètes rêveusement en mordillant sur ta fourchette. » Mais Eun Ae ne le saura pas... pour vivre bien, vivons cachés, c'est bien ça l'adage ? Oh, peut-être Eun Ae fait-elle partie du peuple magique, tu n'en sais rien, et il est peu probable que vous découvriez vos nature magiques. En tant que sorcière, tu te caches encore plus que les autres créatures parce que non seulement vous avez les fous de la gâchette au cul, mais le reste de la communauté surnaturelle aussi. Thanks Carmine. Mais tu restes néanmoins convaincue que le geste de la sorcière était sage et avisé.

« J'adore aller en forêt, tu approuves en finissant ton gâteau. Je trouve ça relaxant. » Surtout le matin, tôt, quand la terre est encore gorgée de rosée. Tu adores voir les gouttelettes scintiller alors que les rayons du soleil naissant les touchent. Un sourire aux lèvres, tu lèves ton gobelet de café comme si tu trinquais. « On... on pourrait y aller ensemble, une fois ? » La timidité refait surface dans ta voix alors que tu prends ton courage à deux mains pour lui proposer cela. C'est un peu bizarre comme proposition, non ? Ah, que faire ? Pourquoi tu as l'impression d'être une psychopathe qui invite sa prochaine victime à faire une sympathique balade avant de la trucider entre deux buissons ? Est-ce que tu sembles si creepy que ça ou est-ce seulement dans ta tête ? « E-enfin, si tu... hum... si c'est le genre de chose que... » Aïe, ça commençait si bien. Tu es bizarre et tu le sais, mais ça ne t'empêche pas de tenter de sociabiliser. Puis Eun Ae semble si proche de toi, si semblable à toi... ce serait dommage de ne pas essayer de se rapprocher un peu d'elle, n'est-ce pas ? « Tu veux un autre café ? » Est-ce que tu viens délibérément de changer de sujet pour essayer de camoufler ton embarras comme on cacherait la poussière sous le tapis ?
Oui.