Un meurtre est survenu il y a peu, les policiers sont sur le coup, mais pas uniquement eux, mais moi aussi. Ma patronne m’avait appelé il y a quelques jours pour que je puisse faire les recherches et être les premières à publier l’article. Évidemment près des rubans jaunes, beaucoup posent des questions envers les officiers, mais moi, j’avais d’autres moyens que la plupart n’osait pas. Un peu de séduction, un peu de peau et le tour est joué, n’est-ce pas ? Les hommes étaient faciles à manipuler et dans ce genre de choses ; la fuite d’information est une denrée rare. Disons qu’on mise le tout pour le tout quand cela arrive et quand c’est le cas – comme avec ce jeune officier non expérimenté - c’était une chose aisée. On ne voyait que moi, essuyant les coins de bouche avant de déguerpir de la scène de crime et poursuivre la piste. Aller dans un autre lieu peu recommandable et pourtant ; l’info m’amène ici : une boite de strip tease. Le cadavre a été tué par un vampire, ça, c’était inévitable. Quand la carcasse n’a plus aucune goutte de sang, disons que cela ne prend pas le grand cerveau d’un savant pour savoir cela. Surtout, quand on m’informe que la dépouille possède une carte d’affaire de l’endroit où il a été à mainte reprise – sauf cette nuit – disons que ma curiosité est titillée.

Certes, je n’avais pas manqué l’opportunité de prendre une photo du cadavre avant de partir pour aller dans cette boite. En plus, je me tiens loin de l’entrée sachant que la voiture de police était présente. Moi, adossée contre le mur d’un établissement, me grattant la tête dû à cette perruque, j’attends patiemment pour avoir le champ libre. Quand ce fut le cas et qu’une danseuse pleurant sa vie sort avec les officiers et quittent les lieux, je n’ai pas pu résister de rentrer. L’ambiance est endiablée, on voit de la nudité partout, mais ce n’est pas ça qui m’importe le plus, mais bien les employées en question que je cherche du regard. Commençant par la personne qui s’occupe des boissons – prenant un verre en chemin pour assouvir ma soif et changer le goût de ma bouche – avant de changer de personnes sans franc succès. C’est comme ça à mainte reprise et même en donnant des billets à certaines danseuses afin qu’elles me vendent la mèche, mais rien. Toujours rien. J’avoue que je ne suis pas venue dans le bon moment puisque les policiers viennent tout juste de quitter l’endroit. Et je ne passe pas inaperçu de la nana qui fouille dans tous les coins afin de trouver une réponse, une autre piste pour mon article en criminologie. Cependant, je ne lâche pas le morceau et je n’ai pas d’autre choix de me diriger vers les lofts des danseuses ou le gros gorille garde patiemment.

« Puis-je entrer ? » demandais-je gentiment à ce vigile alors que j’use de mon charme. Non. Grosse armoire de glace aussi rigide que cette dernière. Même si je lui caresse le bras, même si je me colle contre lui. Il ne réagit pas aussi stoïque que pas possible. Pourtant ce fut le dernier geste que cet homme de glace me prend par le poignet pour me repousser plus loin. Je titube avant de me retourner lorsque j’entends son avertissement “qu’il userait sans problème de la force pour me faire déguerpir” et s’il savait que les menaces ne me font pas peur et au contraire, je redouble d’ardeur. Je trouverai une façon et s’il le faut, je danserai sur la scène afin d’avoir ce que je veux.

Aujourd’hui un grand soleil rayonne et donc je n’avais que très peux envie de sortir ou en tout cas je n’allais pas le faire tout de suite. Je décidai de jouer un peu avant d’allez au travail. M’asseyant devant mon piano, une domestique s’apprêtais à me tendre une tasse de thé bien chaud. Je dis s’apprêtais car cette empoter avait trébucher sur le tapis m’envoyant la tasse en pleins sur le torse. Si la douleur était délicieuse, bien que trop courte a mon gout, lorsque j’ouvris les yeux ce fut une pointe de colère qui monta en moi. Enfin une pointe assez pour me faire voir rouge. Ma paume ainsi que mon long doigt avaient terminé contre sa joue la faisant tomber au sol. Elle me regardait avec peur et rancœur, j’aimais ce regard.  Je m’accroupissais devant elle prenant son menton entre mes doigts.

- Madame, ce seras mon seul et unique avertissement, une seule bêtise dans ce genre et vous ne rentrerez pas chez vous en un seul morceau cette fois. Je m’approchais de son oreille pour y susurrer quelques mots. Et si vous pensez à démissionner ou rapporter mes menaces a qui que ce soit, je m’occuperais de vous… et de votre cher fils Dong ho. Je reculais un sourire aux lèvres essuyant le sang au coin de la lèvre d’un mouvement du pouce que je léchai ensuite. Je me relevai en me dirigeant vers la porte. Allez nettoyer moi ce Bazard et remettez-vous au travail le ménage ne va pas se faire tout seul ! Lançais-je sans même la regarder.

Est-ce que j’étais un homme méchant ? Peut-être bien, mais après tout qu’est-ce que c’était le bien ou le mal ? J’agissait simplement comme quelqu’un de ma nature. Et pour être un parfait maitre de maison il fallait bien connaitre ses employés, et leurs faiblesses. Finalement cette petite aventure m’avait convaincu d’aller travailler, sinon je risquais de me retrouver avec un corps sur les bras avant la fin de la journée, elle m’avait tendu cette incapable. Entrant dans mon dressing j’attrapas une belle chemise noire ainsi que le reste d’un tenu plutôt décontracté.

Prenant le volant de ma voiture aux vitres teinté je me rendais au Bloody Pleasure ayant un peu de paperasse à faire là-bas. Alors que je passais les portes du clubs une petite brunette retint mon attention. Elle avait l’air de vouloir entrer dans les loges des danseuses, elle ne faisait pas partie de la maison, je connaissais chaque employé et c’était la première fois que je voyais son visage. Visage d’ailleurs très attirant. Alors que je m’avançais le vigile l’envoya balader, un petit sourire se dessina sur mes lèvres alors que je venais l’aider à se redresser.

- Ryu ! Je ne te permets pas de maltraiter une si jolie demoiselle dans mon établissement ! Lançais en direction de mon employé avant de venir regarder ce joli minois de plus près, vraiment magnifique. Je tiens à vous présenter mes excuses pour le comportement de mon employé. Est-ce que je peux vous aider ? Que faite vous dans un endroit comme celui-ci ? Demandais-je avec un de mes sourires les plus charmeurs.

Heureusement que je n’avais plus en possession ma boisson. J’aurais tout gâché l’alcool sur ce beau plancher et encore vers cet homme qui m’aide à me redresser. Fichu vigile. Dire que je suis là pour poser des questions aux autres employées qui sont dans la loge afin de se préparer à un autre spectacle. Depuis que je suis ici ; personne n’a osé ouvrir la bouche concernant cette affaire. Était-ce le cas aussi pour les policiers qui sont venus faire un tour et partie avec une danseuse ? Une danseuse qui semble avoir connu la victime puisque je ne suis pas la seule qui doit posséder une photographie. Je soupire intérieurement me demandant quoi faire pour atteindre de l’autre côté, mais contre tout attente, ce jeune homme va pouvoir m’aider d’un claquement des doigts. Pourquoi donc ? Au départ, je pensais que c’était un habitué pervers qui ne voulait que bien paraître en me sauvant du gros gorille. La nuance étant qu’il a dit “mon” établissement ; ça n’a pas tombé dans les oreilles d’un sourd, cela c’est hors de question. Comment ne pas profiter de cette opportunité ? Peut-être que ça va être facile ou peut-être que ça va être compliqué pour aller chercher des faveurs afin d’avancer mon enquête - et le second que je mène secrètement, qui sait ?

Tirant la langue vers le vigile, je dépose mes yeux sur cet homme qui m’avait aidé. Déjà, son physique est très classe. Plus que je monte mon regard vers son minois et plus que je constate qu’il est amplement mignon. “Mon” employé ? J’arque un sourcil pendant ma contemplation de son joli minois. Il doit être à la tête, ça, il n’y aucun doute là-dessus ou au moins être un petit patron de cet endroit que je ne pensais pas revoir de sitôt. Et dire que j’étais à deux doigts d’aller dans ce monde noyer obscène. Dire que j’ai appris ce que la demoiselle est en train de faire à ce poteau de danse. Encore, j’aurais pu être à sa place actuellement en train de me faire de l’argent. Heureusement que je n’ai pas opté pour ce monde aussi peu convenable pour mes projets d’avenirs. Peut-être que je n’aurais jamais rencontré Tao et peut-être que je n’aurais pas pu faire mes recherches sur mon père. Je ne saurai pas où commencer alors qu’en journaliste, j’ai des bonnes bases afin d’avancer. Tranquillement et sûrement. Un jour, je découvrirai la vérité concernant mon père, ce n’est pas normal qu’il puisse disparaître du jour au lendemain. En plus, on me traitait de folle en disant que l’humain avait été tué. On me croyait folle et perturbée, maintenant j’ai de plus en plus la certitude que je n’avais pas tout imaginé tout cela et encore moins une incendie !

Ceci dit ; je secoue vivement la tête avant de reculer d’un pas. Je ne veux pas être un pot-de-colle et qu’il pense que je suis venue pour soutirer des informations... alors que c’est le cas. Donc, je replace mes cheveux et je lui souris en retour. Je ne me jette pas dans les bras d’un homme que je ne connais pas. À moins que ça soit pour soulager la pression en bas, mais entièrement ? C’est uniquement avec celui que je vis en colocation qu’il a le droit. Il a ce doigté que les autres n’ont pas qui me fait flancher à chaque fois. Je me gratte un peu la gorge : « En fait, je voulais voir mon amie en privée et... Ryu n’a pas voulu me laisser entrer. » fis-je en pointant le vigile. « Je voulais lui faire la surprise que j’étais officiellement de retour sur l’île après mon séjour à Séoul et qu’on passe du bon temps, mais... voilà ou que j’en suis. » Tout cela n’est que mensonge, mais il n’a pas besoin de le savoir. « Si je ne peux pas la voir maintenant, je peux toujours l’attendre et boire un verre en attendant... avec vous... » dis-je en baissant d’un ton aux derniers mots de ma phrase. Je jette un coup d’oeil à son sourire charmeur. Je toussote un peu avant de mettre une mèche derrière mon oreille. A-t-il compris mon intention ?

Je me demandais bien ce que cette jeune demoiselle pouvait faire ici, après tous nous avions plus l'habitude d'une clientèle masculine et d'un certain âge plutôt que d'une jeune femme aussi jolie. Était-elle là pour trouver un emploi ? Non je n'en avais pas l'impression, sinon elle aurait demandé à me parler directement et n'aurais pas tant insister pour entrer dans les loges de mes danseuses.

Je ne devais pas me laisser avoir par ce doux visage, cette femme était quelque peu suspecte, mais d'un côté cela me plaisais, je ne pouvais le nier.

L'aidant à se remettre en équilibre je lui présentais mes excuses. Le comportement de Ryu m'avait donné une bonne excuse pour l'approcher tout en douceur. J'écoutais ses explications... Une danseuse son amie ? Pourquoi cela sonnait faux à mes oreilles ? Je ne savais pas vraiment mais cette façon qu'elle avait de me parler en disait long sur ces intentions. Elle tentait de me séduire... Si c'était le cas, alors j'avais bien envie de voir jusqu'où cela pourrait aller. Ce petit jeu pouvait s'avérer très intéressant.

- Mes danseuses se prépare pour le show de tout à l'heure, vous devrez patienter un peu je le crain. Répondis-je en lui tendant ma main. Mais si vous voulez bien me suivre, vous serez surement plus à l'aise dans mon bureau. Tout en fessant ceci je fis signe au serveur de nous apporter deux cocktails.

Une fois dans cette pièce rien qu'à moi, et nos boissons apportées, je fermais la porte histoire de ne pas être déranger et chacun de mes employer savait qu'une fois cette porte fermée il ne fallait l'ouvrir sous aucun prétexte au risque de ne pas ressortir dans un très bon état.

- Installez-vous à votre aise, indiquais-je en désignant le canapé en velours qui trônais au milieu de la pièce. Je ne me suis pas présenté, Kim Seojoon pour vous servir, et vous, avec quel nom dois-je m'adresser à vous ?

Je suis là pour mon article, pour avoir mes réponses. Même si la patience est d’or dans mon métier, je ne le suis pas tout autant. Je ne suis pas celle qui attend patiemment des infos afin de spéculer concernant cette enquête. Pour ma part, je cherche, j’approfondi, j’enquête tout autant comme si je travaillais pour la police alors que pas du tout. Il a fallu que je fasse des gestes peu recommandables afin d’arriver ou que j’en suis et maintenant on me freine. Les policiers étaient là bien avant moi pour apporter une danseuse dans leur voiture de patrouilles. Dans la noirceur, malgré que je me sente constamment suivie, je me disais que c’était une bonne piste de questionner les danseuses. Même si ce n’est pas la première fois que je vais dans un tel endroit – la première fois étant d’apprendre la danse du poteau – mais cette fois c’était pour une autre raison. Sauf que non. Le vigile ne me supporte pas et il ne semble pas apprécier mes charmes. Qu’est-ce que je devrais faire ? Je voulais absolument voir les danseuses et poser des tas de questions, car nous le savons tous ; les femmes parlent entre elles. Hélas non. Je me retrouve devant le patron de la boite qui semble excuser son employé qu’il fait parfaitement son job. Je le sens tout de même curieux à mon égard, ce que je trouve bizarre. Il est séduisant, mais étrange. Je ne sais pas comment agir avec lui, mais je dois user mes charmes coûte que coûte !

Évidemment que je sais que ses danseuses se préparent pour le spectacle qui arrive sous peu. Ce n’est pas pour rien que les clients rentrent un à un et de prendre place afin de vouloir une bonne place. Voir les corps quasi nus se dégourdir et se dandiner pour augmenter leur faim de chair. Les hommes sont si faciles à divertir – sauf Ryu – on doit uniquement montrer un peu de peau, sembler si intéresser par ce mec en face de nous et tenter quelques petites avances afin que la main soit dans le sac. Ils sont tous pervers. Leur cerveau se situe bien entre les jambes, c’est un fait. Donc, si on m’avait laissé un peu de temps avec l’armoire à glace, peut-être que j’aurais eu des privilèges. Cependant, une main se tend devant moi. Il a l’air si jeune, mais à la fois non. Je ne sais pas quoi penser du patron devant moi. Tant de mystère qui parcoure autour de lui malgré son aura intimidant. Pourtant, ça ne me fait pas peur, au contraire, je suis curieuse à son sujet. Me disant même que ça serait une opportunité pour avancer mon enquête personnelle concernant mon père à la fois ? Et en proposant de boire un verre lui, il me propose même son bureau ? J’arque un sourcil avant de lui prendre la main volontiers. En fait, peut-être que je suis tombée dans son piège, mais je n’ai plus qu’un tour dans mon sac.

Le suivant, entrant dans son bureau. Je pris mon verre en parcourant légèrement la pièce. Mélangeant tranquillement mon cocktail, il me présente son canapé en velours. Je m’assois en touchant le tissu. C’est très doux, agréable. On sait très bien qu’il est riche s’il possède ce pareil meuble dans un tel endroit ; je n’imagine pas chez lui. Comme il a dit ; je mets à mon aise. Retirant ce que j’ai dans les pieds afin de m’assoir confortablement. Buvant un peu de mon breuvage, je ne le quitte plus désormais du regard. Déterminant ce qu’il allait faire, s’il allait me rejoindre ou pas sur ce grand canapé. Enfin... Kyo, il ne faut pas que je saute rapidement sur la séduction, je dois avant tout tâter le terrain s’il est prêt à coopérer sans utiliser cette carte. Kim Seojoon ? Cette information, je la garde précieusement quelque part de ma tête tout comme sa question pour déterminer mon identité. Dois-je continuer de mentir ou pas ? Peut-être que si je dis mon prénom, il va connaître que je suis une journaliste, autant continuer à bluffer. « Choi Haneul. » Un nom totalement sorti de ma tête. « Pour me servir ? Vous ne devriez pas dire de tel propos, on pourrait le prendre à la lettre. » Sa façon de parler, son dialecte semble plus vieux que de nos jours, peut-être que je me trompe ? Je ne suis pas certaine, mais je ne serai pas surprise. « Est-ce que vous êtes au courant qu’une de vos danseuses a été emportée par les policiers ? C’était une des raisons du pourquoi je voulais voir mon amie pour me rassurer, quelque chose s’est produit ? »

J'avais donc guidé cette demoiselle dans mon bureau, à l'abri des mauvaises fréquentations que pouvait accueillir mon club. Et puis, je préférais faire connaissance dans mon bureau ou nous serions tous les deux, rien que tous les deux. Elle s'installa à son aise sur mon canapé, bien trop à l'aise d'ailleurs, elle n'était absolument pas intimidée par la situation, ce qui était ... surprenant. Normalement une jeune femme qui viendrait voir une amie, qui se retrouve dans le bureau du patron de l'endroit ne serais pas aussi à l'aise, à moins que c'était ce qu'elle cherchais.

- Enchanté Haneul, répondis-je avant de m'asseoir à côté d'elle, ni trop près, ni trop loin.

J'attrapa mon cocktail, je remuant lentement en l'écoutant parler, même sa voix était agréable à mon oreille.

- Prenez le à la lettre si vous le voulez, j'adorerais vous servir, peu importe la demande. Répondis-je un petit sourire en coin, avant de prendre une gorgée de cette boisson alcoolisée.

Je venais d'arriver au travail et on m'avait prévenu d'un incident, en l'écoutant je comprenais que c'était à ça qu'elle faisait allusion. Était-elle là pour avoir des informations ? S'inquiétait-elle vraiment pour son amie ou était-elle intriguée pour une toute autre raison ? Je voulais le découvrir.

- Je suis au courant oui, après tout je dirige cet établissement, c'est normal que je sache tout ce qu'il s'y passe... Je restais volontairement évasif, je savais pourquoi c'était, cet homme avait sûrement été retrouvé... Mais rien ne pouvait incriminer qui que ce soit au Bloody Pleasure. Ne vous inquiétez pas ce n'est pas grand-chose... Vous êtes bien curieuse dites-moi... Soufflais-je avant de boire une autre gorgée, me tournant un peu plus vers elle. Et laquelle de mes danseuses est votre amie ? Connaissait-elle vraiment l'une d'entre elles ? Plus je parlais avec elle, plus j'en doutais.

Cette fichue perruque, elle me pique, j’ai le goût de me gratter. De la retirer. J’aimerais secouer mes cheveux et lui démontrer ma belle tignasse blond platine au lieu de court et brune. Je voudrais me sentir libre de la tête actuellement. Secouer ma tête et que mes cheveux volent dans le vent. Ça serait si agréable et pourtant non. Je me retrouve dans un environnement qui – en fait, je ne sais pas – on pourrait éventuellement me reconnaître. Je suis avant tout une journaliste. Je suis celle qui écrit des articles et qui donnent son propre nom à ces dernières. Même si on ne me reconnaît pas en tant que tel ; j’ai une apparence unique et du fait, de la bouche à oreille va de bon train la plupart du temps. Donc, c’est une question de temps que tout le monde me connaisse réellement. Ai-je peur ? Non. Je peux facilement disparaître en battement d’ailes. Cela dit, je vais peut-être me sentir poursuivi et cela, je n’apprécie pas du tout. Je vais me sentir davantage dans l’insécurité plus que le temps va avancer, mais cela ; c’est un tout autre problème que je réglerai prochainement. Là, je dois me focusser devant le patron de Bloody Pleasure. Bel homme, il plaît beaucoup ça, je ne dois pas douter là-dessus. Il possède un charme qui attire ma curiosité et son dialecte, m’intrigue. Disons ce qu’il l’entoure est une aura bien mystérieuse et ma curiosité est toute émoustillée. Comment ne pas profiter de cette opportunité ?

J’esquisse un sourire, il a gobé mon faux nom ? C’est bien. J’ai l’air convaincante même si j’ai l’impression qu’il ne me croit pas tant que cela. Tant pis, je dois continuer de jouer sinon il ne croira pas ce que je dirais si jamais je lui dis la stricte vérité. Autant m’enfoncer dans mon mensonge jusqu’au bout et découvrir concernant cette enquête et peut-être même plus sur mon enquête personnelle. Chaque chose à son temps. Après tout, j’ai un verre à boire avec lui et ce n’est pas comme si je me sentais en danger au contraire. Je me sens étrangement bien dans ce bureau. Alors, il adorait me servir. Ce n’est pas Tao qui allait me dire cela. Un homme aussi séduisant et imposant que celui devant moi qui demande uniquement d’être asservit d’une certaine façon ; cela ne tombe pas dans les oreilles d’un sourd. Je n’ai pas bu résister d’arquer les sourcils et de boire un peu mon verre. N’importe quelle demande ? Je pourrais lui faire quel genre de demande à ce beau patron ? Je me le demande. Il y en a tellement qui me brûle les lèvres à cet instant, je ne sais pas par où commencer. Ainsi, j’entends sa réponse qui me plaît davantage. Je vais pouvoir le questionner. Chercher dans les moindres recoins afin de faire avancer mon enquête. Peut-être que ce Seojoon connaît également des choses concernant mon père et son acolyte ? Peut-être, je devrais saisir ma chance même si c’est légèrement dangereux. Je ne dois pas rater cette opportunité au risque de me faire dévoiler mon identité ! L’ambition prend malheureusement le dessus contrairement à la prudence. Sorry not sorry.

La curiosité est un vilain défaut, je le sais très bien. Pourtant, sans cela, je n’irai pas loin dans ma vie ni même dans ma carrière. Je me dois de l’être. Je dois aussi savoir ce qui s’est passé par le passé lors de la disparition de mon père, le cadavre de son acolyte et la maison en flamme. J’aimerais découvrir tout cela afin de mettre cela au grand jour. Peut-être que quelqu’un cachait un crime pour que ça soit un crime parfait ? Peut-être que quelqu’un cherche aussi à m’avoir puisque je suis une fae albinos ? Je ne sais pas. J’ai terriblement de questions et qui reste sans réponse. « Toujours. » Je suis toujours bien curieuse et ça, personne ne peut y remédier. Cela fait partie de ma vie. Alors, la question que je ne m’attendais pas est arrivée ; laquelle de ses danseuses est mon amie ? Je bois tranquillement en réfléchissant comme il se doit. J’ai entendu un prénom quelque part, oui ou non ? Disons que je suis prise au dépourvue. Sauf que rien ne s’affiche sur mon visage et au contraire, je m’approche de ce patron de cette boite. Lui affichant un sourire aguicheur. Le seul nom que j’ai entendu en arrivant au club étant bien lors d’une discussion de deux hommes qui doivent être des habitués. Une prénommée Yuki semblait avoir des admirateurs. Autant en profiter. « C’est Yuki. » lui répondais-je en m’installant près de lui. Lui mettant le doigt en dessous de son menton, jouant une de mes cartes de séduction. « Quelque chose est arrivée à mon amie ? Si c’est le cas, je vais me sentir si triste. »

Cette jeune femme était de plus en plus intrigante, je ne savais pas vraiment ce qui me donnais cette sensation car oui elle était curieuse mais elle me donnait des réponses plutôt cohérentes. Il y avait aussi cette manière qu'elle avait de me regarder, elle me charmait et cela marchait plutôt bien. Comment résister à un visage si charmant en même temps ? Mais si elle comptait me soutirer quoi que ce soit avec ce comportement, elle se mettait le doigt dans l'œil. Certes j'étais faible face à ce genre de charme mais je n'étais pas idiot pour autant, je savais tenir ma langue et garder la tête froide. Sinon je ne serais pas là où j'en était.

- Intéressant... soufflais-je un sourire au coin des lèvres en buvant mon cocktail. Je me demandais si elle connaissait réellement une de mes danseuses, après tout elle n'avait pas l'air si pressé que ça de voir son amie.

Yuki ? Me répondait-elle en se rapprochant de moi. Yuki était bien le nom de l'une d'entre elles, une danseuse assez populaire même. Jeune belle étrangère, et peu timide elle avait tout ce que les clients appréciaient chez une stripteaseuse, enfin sa en plus de son autre boulot, mais son truc à elle, était plus le latex et les fouets en arrière-boutique. Enfin ça ce n'était pas très connu de tous. Sa phrase me fit sourire, non clairement ce n'était pas son amie qui l'intéressait ici, mais bel et bien moi. Je posai alors mon cocktail sur la table à côté. Glissant doucement ma main vers sa joue pour caresser cette peau si douce qui s'offrait à moi.

- Je ferais tout pour ne pas que vous vous sentiez triste, soufflais-je charmeur. Yuki va bien, mais c'est son jour de repos, aurait-elle oublié de vous le dire ? Je voulais tester, c'était faux, mais allait elle rester et continuer ce petit jeu de séduction, ou s'en aller ne trouvant pas son amie ?

Quelque chose ne colle pas. Je me sens de plus en plus prise dans un piège qui se referme tranquillement autour de moi. Pourquoi je dis cela ? À cause de lui évidemment. Ce patron est très réceptif ce qui ne me déplaise pas. Il est également charmant, je pourrais dire irrésistible. Sa voix suave me séduit de plus en plus. Sauf que quelque chose cloche dans son comportement. Il ne mord pas aussi facilement à l’hameçon contrairement aux autres mecs dont j’ai pu séduire. Tao, c’est totalement différent. Si je l’avais charmé, mais il m’avait volé quelque chose en retour ce qui nous avait permis de se rencontrer de nouveau et depuis je suis éprise de lui. J’ai la sensation que ça serait dans le même genre de situation avec ce certain Seojoon. Malgré que non. Pourquoi me volerait-il quelque chose si tout est à sa disposition ? Il y a eu ce policier – avant que je vienne ici – qu'il a fallu que je batte des cils, que je le touche et que je lui donne une petite gâterie afin de lui remercier de ses tuyaux. Dois-je faire la même chose avec le mec ci-présent ? Je l’ignore, mais il ne semble pas démordre de son point malgré qu’il apprécie mes avances. Que dois-je faire ?

Il semble autant analyser que moi. Profitant également. Alors je ne comprends pas son comportement et je trouve cela suspect. Même si j’ai beau le séduire, il ne craque pas. Il n’hésite pas dans ses réponses. Gardant la tête froide. Comme s’il était habitué à ce genre de jeu. Est-ce que je me trompe ? Qu’il s’en amuse aussi. En réalité, je suis tombée littéralement dans son piège. Refermant de plus en plus son emprise sur moi. Je sens que je tombe de plus en plus ne sachant pas quand je toucherai le fond. Pourtant, je dois résister. Je dois m’accrocher quelque chose afin de poursuivre mon enquête. Être la première pour publier mon article concernant le meurtre qui s’est passé plutôt aujourd’hui. Sauf que quelque chose en moi me dit de rester aussi longtemps possible. Peut-être suis-je en danger si jamais je sortais de cette boite ? Ou peut-être qu’on me recherche pour m’arrêter également ? Je l’ignore, mais mon intuition commence à jouer de plus en plus de tour actuellement. Vacillant entre le fait que je devrais me méfier de ce patron ou bien m’enfoncer davantage sur la séduction pour déterminer si mon jeu allait fonctionner. Si j’allais lui soutirer les informations. Un énorme dilemme entre la prudence et l’imprudence. Que devrais-choisir ?

Et pourtant il ne s’arrête pas là. Déposant son verre sur la table à côté de lui, il glisse sa main sur ma joue. Passe-t-il à l’offensif ? J’ai de la difficulté à le cerner hormis le fait qu’il tente de me séduire avec ses belles paroles et étrangement, j’apprécie. Habituellement ce n’est que Tao qui a ce pouvoir sur moi, pourquoi Seojoon aussi ? Car son souffle me faisait avancer vers ses lippes. Les frôlant alors que ce n’est pas dans mes habitudes. Il est hypnotisant. Cela dit, sa question me fait tiquer au fond de moi. Pourquoi j’ai la sensation qu’on me tend des pièges afin de déterminer qui je suis et si je suis totalement crédible ? M'a-t-il découvert ? En tout cas, cet homme ne laisse rien paraître et ne flanche aucunement pas. Dois-je commencer par puiser dans mes grands moyens pour avoir de ses réponses ? Non, je dois lui répondre avant tout, malgré que l’embrasser dans l’immédiat me tente de plus en plus. Yuki, était-elle en congé aujourd’hui ? Si c’est réellement le cas pourquoi ses habitués parlaient d’elle ? Je ne crois pas que ça soit réellement le cas et d’ailleurs, je suis venue faire une “surprise” à mon amie, donc en théorie je ne connais pas son horaire et elle ne sait pas du tout que je suis dans le coin. « Je suis venue pour la surprendre, donc je ne connais pas son horaire de travail et avec cette histoire de police, ça m’inquiète, vous savez... » Déposant un léger baiser sur ses lèvres, qui me surprend de plus belle. Ce n’était pas supposé se passer comme ça, mais bien de le titiller, de le frustrer. Suis-je tombée dans mon propre piège ? Toutefois, si mon copain le fait avec d’autres personnes pourquoi je ne pourrais pas faire la même chose, pensais-je intérieurement alors que je glisse ma main libre dans ses cheveux. Puis tout en glissant mon nez sur sa joue, je me dirige vers son oreille pour y souffler : « Si vous êtes trop occupé, je peux toujours vous laisser et donner un coup de fil à mon amie... malgré que... » Reculant légèrement, je me penche dessus le patron pour déposer mon verre après avoir pris une gorgée pour ensuite m’assoir sur ses cuisses. Mon bras qui prend appui sur ses épaules et l’autre ? Mes doigts curieux se faufilent à travers sa chemise noire pour caresser sa peau. « ...Que l’envie de rester à votre compagnie est bien présente. » Allais-je un peu fort ? Disons que j’aimerais avoir des réponses avant de me perdre définitivement dans ses bras.

Je voyais bien qu'elle était loin d'être insensible à mon charme et c'était la même chose de mon côté, j'avais envie d'aller vers elle, de gouter ces lèvres qui se trouvait à quelques centimètres. Courte distance qu'elle parcourra petit a petit jusqu'à frôler mes lèvres des siennes, léger contact qui me donna des frissons dans le cou, cette femme me faisait beaucoup d’effet, plus que je en le pensais.

Cette histoire de police n'avait pas l'air de l'inquiéter le moins du monde, elle avait l'air bien plus attentive à chacun de mes mouvements que par son amie. Alors que j'allais lui répondre, elle avait fini par m'embrasser, un baiser encore assez chaste. Mais son regard, lui, ne l'étais pas du tout. Tous ses actes était une invitation a plus qu'une simple discussion. Je l'observais, détaillant chacun de ses mouvements. Et je ne suis pas déçu, chacun de ces gestes était plus aguicheur les uns que les autres.

Alors que ces doigts commencent à s'infiltrer sous mon vêtement, je ne me gêne pas pour glisser une main sur ses cuisses, jouant avec le tissu fin de son pantalon. L'autre revenait se loger dans sa nuque, une très jolie nuque que j'aurais bien croqué dans d'autres circonstances. Mais je ne mangeais jamais avant de profiter du corps d'une si belle demoiselle. Je me laissais hypnotiser par ses yeux couleur noisette. Je glissais mes lèvres sur sa joue à mon tour pour aller lui susurrer quelques mots.

- Je pense que Yuki peut attendre... soufflais-je au creux de son oreille. Puis revenant vers ses lèvres je déposai un doux baiser sur ses lèvres, puis un deuxième, jusqu'à en vouloir un peu plus. Doucement je glissais ma langue entre ses lèvres pour aller chercher la sienne pour danser avec dans un tango endiablé. Tout en remontant ma main le long de sa cuisse jusqu'à sa taille, caressant doucement sa peau nue.